Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Section des sourds et malentendants socialistes
10 février 2010

Le point sur cinq ans après la loi sur le handicap de 2005

   

      

Par Charlotte Brun, Secrétaire nationale aux personnes âgées, Handicap et dépendance 

Cinq ans après la loi sur le handicap de 2005, celle-ci apparaît de plus en plus vidée de son esprit. Le Président de la République promettait, en juin 2007, aucun délai dans l’application de la loi. Loin de l’accélération promise, les socialistes dénoncent aujourd’hui les retards et reculs sans précédent :
- Des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ou malades sont toujours sous le seuil de pauvreté. Le gouvernement a accru leurs difficultés en imposant aux bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) les déremboursements de médicaments, la hausse du forfait hospitalier, les franchises médicales.
- Les dispositifs de ressources (pensions d'invalidité, rentes d'accident du travail, etc.) n'ont pas vu leur montant réévalué et demeurent extrêmement bas.
- Les bénéficiaires de l'AAH n'ont pas droit à la CMU complémentaire.
- L’exonération fiscale des indemnités versées aux accidentés du travail est désormais plafonnée à 50 %.
- Maintien de la barrière d’âge discriminante des 60 ans. Les situations de handicap intervenues à partir du 60ème anniversaire ne sont toujours pas reconnues dans les faits.
- Les entreprises et la fonction publique sont toujours loin d'atteindre le quota de 6 % de travailleurs en situation de handicap. L’éducation nationale continue de jouir d’une dérogation inacceptable.
- Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) sont asphyxiées par le refus de l’Etat de compenser les postes. Ainsi, l’Etat doit 34,3 millions d’euros aux Maisons départementales des personnes handicapées.
- Le gouvernement se désengage progressivement de l’enjeu de la scolarisation en ouvrant la porte de la gestion des auxiliaires de vie scolaires (AVS) par des associations, laissant les parents chercher par eux-mêmes des solutions auprès des structures associatives.
- Après les volontés avortées d’autoriser les dérogations au principe d’accessibilité dans les constructions neuves, ou de repousser la mise en œuvre des sanctions financières prévues par les entreprises ne respectant pas leurs obligations, la droite envisage de rendre optionnel le projet personnalisé de compensation.

Bref, la situation se dégrade pour les personnes en situation de handicap.

Il devient impératif et urgent de bien prendre en compte la situation financière des personnes en situation de handicap. Les socialistes rappellent que la prise en charge du handicap est très inégale selon l’origine sociale. Les plus modestes rencontrent plus de difficultés dans la gestion du handicap au quotidien. Les personnes en situation de handicap qui ne sont pas en capacité de travailler vivent dans une situation matérielle et financière très précaire, ce qui renforce les complications pour trouver un logement et un emploi. L’enjeu de la scolarisation en milieu ordinaire pose encore de nombreux problèmes, notamment à cause du manque de formation des enseignants. Nous souhaitons la création de métiers de l’accompagnement de vie, qualifiés et reconnus, permettant de prendre en compte les besoins et les temps différents.

Le Parti socialiste combat énergiquement la politique du moins disant social. Au moment où le gouvernement semble exclure le handicap du débat sur le 5ème risque, il sera très attentif aux débats qui s’engageront cette année sur ces sujets, marqueurs de notre solidarité.

   

      

Publicité
Publicité
Commentaires
Section des sourds et malentendants socialistes
Publicité
Section des sourds et malentendants socialistes
Publicité