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Section des sourds et malentendants socialistes
1 décembre 2007

Voici la transcription de la Video de Libres Courts N°9

MUSIQUE JAZZY. IMAGES DU CAFE-SIGNES.

COUPURE DE SON. LE PRESENTATEUR PARLE. PERSONNE NE L'ENTEND.

00.00.39 :
LE JOURNALISTE :  : Non, non, surtout ne touchez à rien, ne réglez pas le son c'est tout à fait normal, salut à tous, c'est "Libres Courts", et ce petit moment off si je puis dire c'est tout simplement pour vous montrer la perception que vous auriez si vous étiez sourds.
Alors vous allez me dire, quel est l'intérêt ?
L'intérêt c'est de vous mettre dans la peau du comédien que l'on va recevoir aujourd'hui et dans la peau de ces millions de français qui sont sourds. Vous l'aurez compris ce "Libres Courts" est placé sous le signe du monde du silence, ce monde qui est encore très très peu connu parce qu'il fait encore un peu peur. Et un bon exemple de ce qu'il est possible de faire malgrès ce handicap, se sont les courts métrages de Joël Chalude que je vous propose de découvrir aujourd'hui. Et puis c'est toujours la nouvelle formune de "Libres Courts" donc on se retrouvera tout à l'heure, en plateau, avec des invitées, on va d'ailleurs rejoindre tout ce p'tit monde au "Café Signes", le "Café Signes", il nous accueille, il a ouvert exprès pour nous aujourd'hui donc je le remercie déjà, c'est un café où les serveurs et les cuisiniers sont sourds et la clientèle est mixte et ça permet à tout ce p'tit monde de communiquer ensemble, et ça, c'est plutôt bien, "Libres Courts", 9ème édition, c'est tout d'suite et c'est parti.

00.01.35 : IMAGES LE JOURNALISTE ENTRE DANS LE CAFE SIGNES.
LE JOURNALISTE : Et on va aller tout de suite rejoindre Joël Chalude.

00.01.43
LE JOURNALISTE (S'ASSOIT AU COMPTOIR ET DIT) : Le voici, le fameux Joël Chalude, comédien...
(JOEL SOURIRE AUX LEVRES, DECROISE LES BRAS, FAIT UN SIGNE DE LA MAIN GAUCHE A LA CAMERA ET RECROISE LES BRAS CONTRE SA POITRINE)
...vous êtes aussi chorégraphe, euh..metteur en scène

JOEL CHALUDE : Un peu de tout
LE JOURNALISTE : Un peu de tout...exactement
JOEL CHALUDE : ...avec beaucoup de talent (s?)*
LE JOURNALISTE (IL TEND L'OREILLE) : Avec ?
JOEL CHALUDE : Un peu de tout avec beaucoup de talent(s?)* Vous êtes sourd ou quoi ?

RIRES DU JOURNALISTE : oui c'est une..euh un très joli pied de nez pour commencer (IL SE TOURNE VERS LA CAMERA) donc, euh, oui Joël Chalude est l'auteur des courts-métrages que l'on va voir aujourd'hui, il faut savoir que ce sont des courts-métrages qui ont été proposés à France 3, euh...c'étaient des pilotes qui
ont été tournés...

(LE JOURNALISTE SE RETOURNE VERS JOEL CHALUDE)
...comment vous est venu l'idée du personnage de Pinto ? (IL LUI TEND LE MICRO)

JOEL CHALUDE : oh ben ce n'est tout de même pas difficile, Pinto c'est tout simplement moi sous un...autre appellation euh...moi, en l'occurrence ; un sourd confronté aux aléas du métier, aux aléas de la vie...euh...quotidienne euh...confronté auauauax...résistances, auauaux...pesanteurs dans la société face à l'idée d'un sourd puisse être porteur d'un projet car..toutout le problème aujourd'hui encore est là...euh...est-ce-que, quelle est la place qu'on veut bien conférer à un handicapé et à plus forte raison à un sourd ?

00.2.52 à 00.3.01 IMAGES DE L'AFFICHE DE SOURDIUS, DE L'OUVRAGE JE SUIS NE DEUX FOIS ET DE L'AFFICHE DE LA PIECE DU MEME AUTEUR.

VOIX-OFF : ...Il se trouve que tous les projets dont je suis l'instigateur, que j'ai réfléchi...développé, se sont d'abord heurtés aux réticences des décideurs, d'abord économiques, euh...culturels, associatifs, euh...euh...institutionnels du seul fait de ma surdité.

LE JOURNALISTE (IL ACQUIESCE) : Pourquoi ça n'a pas été accepté par France 3 puisque c'étaient des pilotes ? Pourquoi ça n'a pas vu le jour ?

JOEL CHALUDE : Oh ben, ça recoupe ce que je vous ai dit au départ, à savoir...lorsque j'ai rencontré le...la responsable de...je ne citerai pas de nom (JOEL SOURIT ET LANCE UN REGARD A LA CAMERA) je ne veux pas..trop griller mes cartes...hein ?  (IL RIT)...mais lorsque j'ai rencontré la responsable des fictions sur France...euh..X...euh..(IL REGARDE LA CAMERA EN RIANT ET DIT) biiip !

LE JOURNALISTE : Donc, France 3 ?!

JOEL CHALUDE : euh...pardon ? euh...(IL MET SON INDEX DROIT SUR SON OREILLE DROITE) hein ? France quoi ? Et euh...il s'est trouvé que la responsable de la production dont je ne citerai toujours pas le nom (IL BAISSE LA TETE ET FERME LES YEUX, LES OUVRE, REGARDE A GAUCHE), d'une chaine euh...biiip! m'a répondu en tout cas : "Le concept m'intéresse et...je suis prêt euh...non pas à vous aider mais faites des pilotes et
je verrai dans quelle mesure je pourrais le...le...non pas le produire, le financer". 
Il se trouve que...entre temps, euh...elle m'a également dit, par la suite : "Vous savez, ne vous faites pas d'illusions. Nous avons des problèmes récurrents, c'est celui des parts de marché et c'est celui de l'audimat.
Or, le handicap n'est pas...n'est pas quelquechose qui peut induire des recettes, n'est pas quelque chose qui peut valoir des parts de marché, et un audimat...euh...explosif !"

LE JOURNALISTE : Bon, et bien en tout cas, l'audimat sur la télé libre, il y en a toujours, même pour la surdité euh...(JOEL ENLEVE SES LUNETTES ET POSE SA TÊTE SUR L'ÉPAULE GAUCHE DU PRÉSENTATEUR EN MIMANT UN SANGLOT) je sais pas ce qui se passe avec Joël Chalude, euh...je vous propose de voir tout de suite l'Ecume des Sourds, c'est le premier court-métrage de Joël Chalude, vous voyez quant même que c'est un homme euh...qui a quant même un petit peu d'ENERGIE, énormément d'énergie et beaucoup d'humour... (JOEL SE TOURNE VERS LE COMPTOIR ET MIME QU'IL SNIFFE UN RAI DE COKE. IL RELÈVE LA TÊTE ET S'ESSUIE LES NARINES AVEC SON POING GAUCHE)

JOEL CHALUDE : Excusez moi...Excusez moi...
LE JOURNALISTE (EN RIANT) : et...et donc on va voir son premier court-métrage qui est l'Ecume des Sourds et on se retrouve juste après avec euh nos invitées pour parler de la surdité.

JOEL FAIT UN SIGNE DE LA MAIN GAUCHE. FONDU ENCHAINE SUR L'ECUME DES SOURDS. 00.05.05

00.10.10

LE JOURNALISTE : Voilà, de retour au "Café-Signes" avec avec moi pour parler de la surdité, j'vous présente mes invitées, euh...(LE JOURNALISTE ASSIS A UNE TABLE REGARDE SES NOTES) ...euh...Christiane Fournier, euh...de l'ACFOS, vous êtes professeur-formateur, interprète en LSF et vous venez de sortir un dictionnaire de la langue des signes intitulé "Le Fournier Signé", (CHRISTIANE FOURNIER ASSISE FACE A LUI ACQUIESCE DE LA TETE ET DES YEUX) jusque là, j'ai bon.
Euh...Nous avons Martine LE..OU..P.** euh...qui dirige un établissement pour sourds et qui est donc la créatrice du "Café Signes" et puis, euh...Joël Chalude que vous avez vu tout à l'heure et donc je ne le vous représente pas.
Euh...Pour rentrer un petit peu dans le vif du sujet tous euh...j'aimerai savoir si vous sentez que les sourds euh...sont encore euh...en marge de la société ? Aujourd'hui ?

CHRISTIANE FOURNIER : Alors c'est vrai que je ne suis pas sourde. En tant qu'entendante je dirais que...il y a à la fois des éléments positifs dans cette évolution d'insertion mais des éléments négatifs.
Alors, les éléments positifs : par rapport aux formations que l'on propose aujourd'hui aux sourds, il y a un éventail fantastique, fantastique, qu'alors il y 40 ou 50 ans y'avait 4 ou 5 métiers et on ne pouvait pas aller au delà. Et surtout, certainement pas un métier de technologie ou intellectuel, ça, se n'était pas possible.
Et, les sourds qui étaient un peu plus évolués bien souvent devenaient artisans aidés quelquefois par...la famille. Mais, ceux qui étaient un peu laissés pour compte parce que ils n'étaient pas suffisamment instruits, ben, ils avaient des difficultés pour trouver du travail et étaient quelquefois simples manœuvres ou bien quelque chose comme ça.
Alors...aujourd'hui, c'est là où est le paradoxe.
Il y a un éventail de formations extraordinaires. Les sourds maintenant restent beaucoup plus longtemps
à l'école, donc ils peuvent passer le brevet, le bac puis l'université, euh...dans... les BTS professionnels ils sont acceuillis au même titre que les entendants mais....tout le problème est de trouver un travail.

LE JOURNALISTE : Joël, euh..vous, vous vous sentez, euh, encore à part ?

JOEL CHALUDE : Euh...Mais moi, de toute façon, je me suis toujours senti à part euh...d'une certaine façon
c'est un parti pris aussi chez moi donc, euh...je ne suis pas un exemple à suivre de ce point de vue là, je ne suis pas un modèle. Effectivement, il y a euh... des sourds, de plus en plus de sourds qui ont accès à de plus en plus de formations qualifiantes, diplômantes et effectivement le paradoxe c'est que...euh... il n'y a pas de débouchés pour eux parceque euh...déjà, il y a beaucoup de chômage, actuellement, énormément, déjà les sourds eux-mêmes euh...d'après les statistiques euh...que j'ai pu avoir...il paraîtrait qu'il y a pas loin de 30% de chômage toutes professions confondues et toutes surdités confondues en France.

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : Moi j'ai envie de vous dire...

LE JOURNALISTE : oui, dites moi.

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : ...au "Café Signes" je rencontre euh...beaucoup de personnes sourdes en difficultés, elles ont du mal à trouver un travail. On peut pas nier la coupure communicationnelle, enfin le patron euh...il a envie de...y va pas, il va pas apprendre la langue des signes, de, les 3 premiers jours dans l'entreprise, tout le monde fait l'effort, ils apprennent la langue des signes, si vous voulez, ya une certaine fascination mais dans le mot fascination y a sidération.
Mais au bout de 3 ou 4 jours, chacun reprend sa place et le sourd il est complètement isolé...et...

LE JOURNALISTE : D'accord...

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : ...et moi, au CAT que je dirige, Centre d'Aide par le Travail, ya des personnes sourdes, elles ont travaillé 10 ans en entreprise et maintenant, elles sont à mi-temps thérapeutique au CAT...

(ELLE POINTE DU POUCE PUIS DE L'INDEX DROIT PAR DESSUS SON EPAULE L'ESAT*** SITUE DERRIERE ELLE)

...ça a été la dégringolade, la dépression, donc, cet isolement, cette non communication on peut pas la nier, donc, y a beaucoup encore de choses à faire.

LE JOURNALISTE : Est-ce que l'accessibilité pour selon vous est suffisante ? Aujourd'hui ? L'accessibilité pour les sourds à la télévision, dans les loisirs ?

SILENCE GENERAL....LE JOURNALISTE REGARDE TOUR A TOUR LES INVITES. IL TOURNE LA TETE VERS JOEL, ASSIS A SA GAUCHE.

JOEL CHALUDE : euh...pffff..(IL REGARDE DEHORS AU TRAVERS DE LA VITRE PUIS SE TOURNE VERS LE JOURNALISTE)...pour ce qui concerne maintenant, on a des réponses, de plus en plus appropriées, de plus en
plus diversifiées dans le domaine des loisirs de l'accès à la culture, euh...tout ce qui concerne l'accès des sourds, malentendants aux pratiques culturelles et artistiques (...)

00.14.20 AFFICHE DE L'ASSOCIATION CHANTDANSE ET DE L'ASSOCIATION LOISIRS ET SPORTS DES SOURDS DE GRENOBLE

(...) pas de problème, du moment, dans les grandes métropoles hein ? Je veux dire Paris, dans une moindre mesure Lyon ou...Poitiers etc...Mais, en province... (IL SE GRATTE L'ARRIERE DE LA TETE DE SA MAIN DROITE)

(...) en province lambda c'est moins évident, c'est beaucoup moins évident d'abord parce qu'il y a pas assez de sourds pour susciter des...des...des emplois spécifiques par exemple de guide dans les musées...On considère, enfin bon, les administrations considèrent qu'il n'y a pas vraiment lieu de fournir un effort conséquent pour faciliter l'accès aux pratiques culturelles dans les provinces.
Par contre à Paris, comme l'essentiel de la communauté sourde est concentrée sur Paris et la région, il est plus facile de trouver des financements adéquates et c'est vrai qu'il y a énormément de propositions...

CHRISTIANE FOURNIER : ...et ils ont, je dirais, quelquechose de très positif, c'est qu'ils sont rentrés dans la société...euh...comme un enfant entendant : TOUT DE SUITE !  Ils sont rentrés dans la société entendante, y a pas eu, je dirais, ce clivage sourd/entendant mais, un jour ou l'autre, ils se heurtent à un mur (ELLE FRAPPE LE DOS DE SA MAIN DROITE SUR L PAUME DE SA MAIN GAUCHE) et c'est là, où ils prennent conscience justement de cette surdité et qu'il y a des portes qui se ferment devant eux.
ET c'est peut-être PLUS DOULOUREUX (ELLE POINTE SES 2 INDEX FACE A ELLE).

LE JOURNALISTE : Alors, c'est une très très bonne transition justement "Ils se heurtent à un mur".
Le 2ème court-métrage de Joël Chalude...euh...la suite des aventures de Pinto, c'est tout de suite et euh...cette fois, le personnage est accusé de harcèlement sexuel ; il est au tribunal et vous allez voir que y va y avoir quelque peu d'émotion et puis de malentendus dans les réactions de chacun. Je vous laisse découvrir ça tout de suite.

00.16.00 LA MORT DU SIGNE

00.20.50
LE JOURNALISTE : "La mort du Signe" voila c'était donc euh...est-ce que c'est des situations courantes ces malentendus comme ça, est-ce que vous avez des p'tites anecdotes à nous donner sur les malentendus qui peut y avoir entre les les les  sourds et les entendants ?
Ca arrive souvent ce qui est montré dans le court-métrage ?

(LE JOURNALISTE SE TOURNE VERS JOEL QUI SOUFFLE, RIT ET REGARDE LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES)

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : Ya beaucoup de malentendus hein ? C'est vrai...

JOEL CHALUDE : Ya que ça, c'est le dialogue de sourd permanent.

CHRISTIANE FOURNIER : Je dirais que les sourds, bien souvent se...sont en but avèèquuuee (avec) la laannguuue (langue) françaiiiisse (française) ; y pensent avoir compris mais, y comprennent des mots mais pas forcément l'ensemble de l'énoncé. Et c'est là je dirais, toutes les difficultés qui sont liées, dans ces dialogues d'où cette expression : "dialogue de sourds".

LE JOURNALISTE : J'aimerai qu'on parle quelques minutes de la semaine du handicap. Alors je précise que (LE JOURNALISTE SE TOURNE ET REGARDE LA CAMERA) aujourd'hui on est le samedi 10 novembre donc 2 jours avant le début de la manifestation et euh...la diffusion se fait 2 jours après ! Voila.
Donc y aura eu la semaine du handicap entre le tournage et la diffusion (...)

(JOEL FAIT UN AHHH MUET EN LEVANT LES YEUX AU PLAFOND)

(...)qu'est-ce que vous attendez, vous de la semaine du handicap par rapport à la surdité ? Est-ce que ce n'est pas euh...une façon de contenter euh...des associations ? Est-ce que ça change réellement quelque chose ce genre de manifestation une fois dans l'année ?

JOEL CHALUDE : Euh...(IL SOUFFLE), moi je crois aux vertus de la durée. Ce genre de manifestation ponctuelle est certainement bon mais si on ne s'inscrit pas dans la durée euh ben..., ça reste un épiphénomène. Je veux dire, il faut véritablement inscrire euh...la pratique de l'insertion professionnelle du handicapé et à plus forte raison du sourd dans, au quotidien et pas seulement à travers quelques petites manifestations ponctuelles.

LE JOURNALISTE : Pour vous aussi, la semaine du handicap finalement c'est pas...

CHRISTIANE FOURNIER : euh...bon...euh...j'peux pas dire c'que c'est inutile hein ? Mais, euh, d'abord vous posez la question à beaucoup de sourds, ils vous diront : "Je ne suis pas handicapé". (SOURIRE SUR SES LEVRES)
Pour commencer.
Et c'est vrai, a surdité ça ne se voit pas, ça ne se remarque pas, et certains en sont enchantés parce que
y passent inaperçus dans la vie et...et ils le souhaitent. Et en même temps, ils attendent euh je dirais des mesures concrêtes pour euh...que leurs conditions de vie s'améliorent que ce soit l'éducation, que ce soit le travaaiil (travail) bon, beaucoup de choses bon alors là aussi il y a un paradoxe. C'est plein de paradoxes.
Donc, cette semaine du handicap y peuvent peut-être en attendre quelquechose et en même temps ils se disent : "Qu'est-ce que ça va changer à notre vie le ...euh...la semaine d'après euh...ça sera peut-être
comme la semaine précédente."
Alors c'est pour ça que je suis aussi un petit peu sceptique sur les retombées mais (...)

(ELLE LEVE LES BRAS ET LES PAUMES FACE AU JOURNALISTE)

(...) ça peut-être aussi positif.

LE JOURNALISTE : Qu'est-ce-que vous attendez tous les trois du gouvernement qui a l'air euh...en ce moment...

JOEL CHALUDE : Hein ?

LE JOURNALISTE : ...du gouvernement...

JOEL CHALUDE : Olala...vous me posez (pas?****) la question à moi ? Posez-la à...(RIRES/AGITATION
GENERALE/BROUHAHA)(JOEL AVANCE SA MAIN DROITE VERS LA DIRECTRICE DE L'ESAT QUI BOUGE SUR LA BANQUETTE)

LE JOURNALISTE : ...du gouvernement en ce moment il est pas vraiment sur les problèmes de handicap hein ?
En ce moment il est vraiment sur autre chose...

JOEL CHALUDE : pof pof (IL RIT)

LE JOURNALISTE : ...mais euh...mais...qu'est-ce-que vous attendez concrêtement ? Qu'est-ce qui peut être
fait ?

CHRISTIANE FOURNIER (QUI ACQUIESCE) : Euh bon, moi je vous dirais qu'à titre personnel étant donné que je suis au ministère de l'éducation nationale...enfin j'étais au ministère de l'éducation nationale, actuellement nous travaillons sur un GROS projet qui est né de mon, des articles de loi de février 2005, sur l'enseignement de la langue des signes dans les écoles et ...en juin 2008, il y aura la langue des signes comme langue optionnelle au bac.

LE JOURNALISTE : Bon et bien c'est concret ça alors pourquoi ...

BROUHAHA

JOEL CHALUDE : Moi j'ai une autre proposition à faire qui me paraît tout à fait réalisable, réaliste c'est qu'on augmente de 140% l'allocation adulte handicapée

LE JOURNALISTE : Ce s'rait effectivement une bonne idée...

JOEL CHALUDE : Oui...

LE JOURNALISTE : Pourquoi pas ?

JOEL CHALUDE : Oui comme ça on s'aligne un petit peu sur le salaire de notre dévoué président...Hein ?

(IL FAIT UN SIGNE DE LA MAIN DROITE EN DIRECTION DE LA CAMERA AVEC UN GRAND SOURIRE ET CLINS D'YEUX)
(...) Salut Sarko !

BROUHAHA GÉNÉRAL

LE JOURNALISTE : Ca, ça je pense que ça va plaire à l'équipe de Télé libre (IL SOURIT ET TEND LA MAIN DROITE VERS LA CRÉATRICE DU CAFE SIGNE)

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : Euh je ne suis pas d'accord avec lui...

LE JOURNALISTE : Oui, allez-y...allez-y

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : Moi je ne suis pas d'accord avec toi Joël...Moi ce que je demande c'est..

JOEL CHALUDE : Ah tu votes, t'as voté pour lui ?

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : ...c'est que les sourds, que les sourds, pas augmenter l'allocation adulte handicapée, que les sourds y z'aient de la considération et du travail un vrai travail voila ce que je demande. Mais je demande pas l'augmentation de l'allocation ...adulte handicapée mais ...une considération, un travail.

CHRSTIANE FOURNIER : Ouais...

JOEL CHALUDE : Ce que je veux dire par là, c'est que tant qu'à pratiquer l'injustice, autant aller au bout de la logique qui prévaut au gouvernement. C'est-à-dire...

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : Mmm... Mais les choses...

JOEL CHALUDE : C'est-à-dire, si on, si monsieur le Président de la République estime justifié de majorer de 140% son salaire, ben autant aller dans...

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : Nan...

JOEL CHALUDE : ...dans cette logique de proposer de 140% d'augmentation d'allocation de l'AAH.

LE JOURNALISTE : Parfait. Je vais vous laisser le mot de la fin. Je...suis sur que vous allez nous faire un très joli mot d'humour pour conclure : euh...qu'est-ce qu'on peut dire ? Quel message vous voulez adresser aux téléspectateurs par rapport à la surdité ?

JOEL SOUFFLE...PFFFFF...

JOEL CHALUDE : Euh, ben si je devais, euh...avoir le mot de la fin euh...je dirais qu'effectivement que c'est un mot parfaitement adapté puisque nous sommes dans un restaurant.

BLANC...SILENCE GENERAL. RIRES DES INVITEES.

LA CREATRICE DU CAFE-SIGNES : La fin...la faim...

JOEL CHALUDE : La faim (IL SIGNE MANGER)...

LE JOURNALISTE : ...D'accord ! D'accord ben je...voila...j'avais dit que ça nous...ne manquerait pas d'humour (LE JOURNALISTE SE RETOURNE VERS LA CAMERA) merci en tout cas de nous avoir suivi, c'était "Libres Courts" je vous retrouve le mois prochain pour la 10ème édition, en attendant : à bientôt pour de nouvelles aventures.

LE JOURNALISTE SE TOURNE FACE A JOEL
...c'était c'était...

JOEL MET SON INDEX DROIT EN RIANT SUR SA TEMPE EN TOURNANT DANS LE SENS DES AIGUILLES D'UNE MONTRE

JOEL CHALUDE : tic tac, tic tac, tic tac, tic tac...

LE JOURNALISTE : Oui oui, ça a mis, oui oui ça a mis le temps mais...

JOEL SIGNE : LA GUEULE !

LES 3 INVITES RIENT.

GENERIQUE DE FIN ET MUSIQUE DU GENERIQUE.

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