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Section des sourds et malentendants socialistes
20 février 2007

TF1 n'a pas sous-titré l'émission "j'ai une question à vous poser"

segolene2

Nous allons rendre accessible l'emission à notre manière : l'émission a été retranscrit intégralement sur Désirs d'Avenir, nous invitons à la lire :

http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=interventions&id=963

Pour les plus pressés : voici un extrait relatif à la question du handicap et de l'accessibilité pour les sourds et maletendants :

.../...

Bernard Bontron, 60 ans, Invalide.

Bonsoir madame, si vous voulez j’ai deux questions. La première qui est une question qui rejoint un petit peu celle des autres, une question de gros sous, à savoir que vous savez que dans les départements, vous avez une commission qui s’appelle la COTOREP, donc qui décide du degré du handicap, et donc qui décide de l’allocation adulte handicapé. Dans les textes de la COTOREP, il est dit que pour percevoir l’allocation d’adulte handicapé, il faut que la personne soit inactive pendant un an. Ce que j’aimerais savoir c’est d’abord comment cette personne là, si elle n’a déjà pas les moyens de vivre, comment elle fait pour survivre pendant un an ? Ensuite le deuxième volet de ma question, c’est vous voyez mon état, donc je suis atteint de sclérose en plaques depuis 34 ans, et donc quels sont vos projets au sujet de la recherche médicale sur les maladies neurodégénératives, style sclérose en plaques, Alzheimer, Parkinson, sclérose amyotrophique, et polyarthrite rhumatoïde ? Merci.

Ségolène Royal

D’abord je voudrais saluer votre courage d’être là, merci monsieur de venir jusqu’ici témoigner et prendre la parole sur un problème extrêmement difficile et injuste. Vous avez raison l’AH et les COTOREP ne prennent pas suffisamment en compte les maladies dites évolutives et cette question là sera réglée. Je vous le dis vraiment très très nettement. Il y a aussi beaucoup de besoins, vous venez de l’évoquer sur la question de la recherche, sur toutes ces maladies. La recherche a beaucoup reculé ces derniers temps dans l’ensemble des secteurs y compris le secteur de la santé, là aussi je veux remettre à niveau, je l’ai dit, j’augmenterais de 10 % par an les efforts de recherche et je crois que sur toutes ces questions là, l’Europe aura quelque chose à faire. Vous savez on parle beaucoup de remettre l’Europe debout et de la faire avancer et moi ce qui me choque, c’est qu’aujourd'hui chaque pays cherche dans son coin si j’ose dire, alors que nous sommes tous confrontés à ces mêmes difficultés, à ces besoins considérables de recherche. Et je veux relancer, je veux lancer tout simplement même, puisqu’elle n’existe pas encore suffisamment l’Europe de la santé, et l’Europe de la recherche. Mais je voudrais dire aussi parce que j’étais ministre vous le savez, chargée des personnes en situation de handicap, qu’il faut changer le regard de la société sur le handicap et moi je suis très choquée lorsque l’on regarde le nombre de personnes en situation de handicap, ceux qui souffrent comme vous d’une maladie, ceux qui ont été victimes d’accident de la route, les jeunes, beaucoup de jeunes handicapés que l’on ne voit pas dans la société, je veux que l’on puisse voir les personnes en situation de handicap dans la société, qu’ils osent venir vivre au milieu de tous et en particulier à l’école. J’ai créé le plan Handiscol quand j’étais ministre de l’enseignement scolaire et je suis choquée de voir aujourd'hui que les moyens ont été supprimés et qu’aujourd'hui les enfants handicapés restent à la porte des écoles. Et je ferais de la question du handicap parce que c’est une question de citoyenneté, de progrès pour la société, toute entière… je vais vous raconter une petite anecdote, vous savez il y a quelques années quand on entrait dans une pièce et qu’on ne voyait que des hommes, on disait c’est quand même bizarre, il n’y a que des hommes et petit à petit la parité a fait un progrès, quand on rentre dans une salle et qu’il n’y a que des hommes, on se dit c’est quand même bizarre. Eh bien on en est encore là aujourd'hui en ce qui concerne les personnes en situation de handicap. Dans une réunion où il y a une vingtaine de personnes, il devrait y avoir au moins une ou deux personnes en situation de handicap. Si ce n’est pas le cas, ça veut dire qu’elles subissent une discrimination. Et là aussi dans les pays du Nord de l’Europe qui sont très en avance, vous n’avez pas une seule réunion de 20 personnes parce qu’ils ont pris ce critère là en se disant s’il n’y a pas de personne en situation de handicap autour de la table, c’est qu’il y a un problème. Elles n’ont pas osé venir, elles ont été discriminées, elles sont discriminées dans l’emploi et je veux que les entreprises et que les services publics qui souvent ne le font pas, respectent le quota de 6 % de personnes en situation de handicap. Donc il y a un travail considérable qui nous concerne tous, qui concerne 6 millions de personnes en France et monsieur, je voudrais vous dire merci d’être là et par votre témoignage de revendiquer d’une certaine façon aussi la visibilité des personnes qui ne sont pas debout, mais justement.

Bernard Bontron

C’est justement un petit peu la raison de mon acharnement à être ici en fauteuil parce qu’effectivement dans une émission comme celle-ci comme dans des émissions de jeux, ou de divertissements, on n’a pas l’occasion jamais de voir une personne handicapée, qu’elle soit en fauteuil ou pas et donc je pense que c’est quand même important que cette discrimination comme vous le dites n’existe plus parce qu’effectivement quand je vais dans les écoles pour parler de la maladie, les enfants eux sont très naturels, pour eux quelqu’un de malade ou quelqu’un en fauteuil, c’est quelqu’un de normal, le regard des grandes personnes, des gens dits valides malheureusement ce n’est pas tout à fait la même chose. Il y a des choses à reprendre un petit peu, c’est ce que m’a dit un de mes amis américains qui est mort, il avait 93 ans, de dire que la normalité, la normalité c’est le handicap.

Ségolène Royal

Je ne peux pas, non, non, ça va aller ?

Bernard Bontron

Que la normalité, c’est le handicap et si on arrive à faire en sorte que l’accessibilité soit accordée aux personnes handicapées, tout le monde pourra en profiter et ça je crois que c’est quelque chose qu’il faudrait arriver à faire passer dans le reste des gens et voilà.

Ségolène Royal

Et dans toute la société.

Bernard Bontron

C’est un petit peu ma question. Exactement, merci.

Patrick Poivre d’Arvor

Merci beaucoup Bernard pour votre témoignage. Il y a ici d’autres personnes qui sont… dans leur chair, ou par leurs enfants, par exemple le témoignage de François, et puis je voudrais que Sandrine…

Ségolène Royal

Je peux dire un petit mot quand même. Vous voyez monsieur c’est qu’il n’y a pas d’accessibilité, vous n’êtes pas placé comme les autres et ça ce n’est pas normal, n’est-ce pas monsieur Patrick Poivre d’Arvor, la prochaine fois.

Patrick Poivre d’Arvor

On en a pris bien soin.

Ségolène Royal

C’est vrai partout, c’est vrai à l’Assemblée nationale où il n’y a pas de place d’accessibilité, donc vous voyez je crois que c’est toute la société qu’il faut remettre d’aplomb par rapport à ce problème là. merci.

Patrick Poivre d’Arvor

Deux questions qui sont en fait deux témoignages, d’ailleurs, celle de François et puis celle de Sandrine aussi après.

François Hebert, 67 ans, Artisan à la retraite.

Madame Royal bonsoir. Je vous remercie dans votre 9ème amendement de prévoir 5 % d’augmentation pour les handicapés, j’ai une fille qui est sourde et qui souffre de ne pas avoir accès à la culture. Il n’y a pas un musée ou un établissement culturel qui ait un traducteur gestuel. En plus, ma fille souffre de ne pas pouvoir avoir accès aux informations parce qu’il n’y a pas de traduction, il n’y a pas de sous titre, ni aux informations, ni aux débats qu’ils soient techniques, politiques, scientifiques. Pardon excusez-moi, voilà qu’est-ce que vous pouvez faire, pouvez-vous avec votre prochain ministre du handicap regarder ce sujet, le sujet des sourds dont on parle peu ? Et pourtant c’est des électeurs qui ne votent pas parce qu’ils sont découragés.

Ségolène Royal

Donc voilà une question de société aussi très très importante, sur la question des malentendants, d’ailleurs j’avais demandé que ce soir l’émission soit sous titrée, parce que justement j’ai pensé aux questions des malentendants et c’est vrai aussi que les équipements sont insuffisants. Dans toutes mes réunions publiques, il y a quelqu’un qui pratique la langue des signes, parce que je veux que tout le monde puisse accéder au débat public. Mais vous posez plus largement la question des équipements culturels, c’est tellement vrai. La question de l’école aussi et dans le contrat que je ferais avec l’école et que j’ai prévu dans le pacte présidentiel, c’est aussi justement les équipements, surtout que les technologies ont beaucoup évolué, se sont beaucoup améliorés, donc il n’y a même plus l’excuse du coût de l’équipement. Et c’est vrai que tout les équipements culturels, tous les lieux publics, tous les équipements scolaires, tous les lieux politiques aussi doivent maintenant penser aux personnes qui ont des difficultés d’audition et merci aussi de donner ce témoignage personnel qui nous pousse à bouger et à bouger vite.

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Commentaires
D
vous avez raison peu d'émissiom sont sous-titrées mais teletexte (souvent imparfait)existe por les info sur F2 et dans les programmes tele les emissions avec teletexte sont indiquées avec une oreille Tout celà doit être améliorée et surtout les emissions traduites en LSF pour les sourds qui ont fait ce choix
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