Communiqué de presse de l’association « Les IRIS » de Toulouse menacée de fermeture définitive.
communiqué de presse de l’association « Les IRIS » de Toulouse menacée de fermeture définitive.
La langue des signes est en danger
Lundi 10 mars le tribunal doit se prononcer sur la fermeture définitive des services de l’association « les IRIS » ou sur la poursuite de son redressement suite au dépôt de bilan prononcé en septembre 2007.
Une fermeture serait un coup
très grave porté à la langue des signes, aux Sourds de Toulouse et
à tous ceux qui bénéficient des services d’IRIS. Elle serait
d’autant plus inacceptable que cette situation provient uniquement
de la carence des Pouvoirs Publics et que des solutions sont enfin proposées.
Depuis 20 ans, IRIS assure :
- Un service d’enseignement en langue des signes, maintenant presque entièrement repris par l’Education Nationale, et un service d’accompagnement éducatif,
- Un service social en langue des signes,
- Un centre de formation à la langue des signes,
- Un service multimédia pour la communication en langue des signes
La caractéristique de ces services est d’être très majoritairement assurés par des professionnels eux-mêmes sourds (20 salariés sourds sur 26) et d’être proposés en langue des signes.
Fermer IRIS, ce serait donc
fermer des portes ouvertes grâce à la langue des signes.
Chaque année, 75 enfants sourds peuvent suivre une scolarité en langue des signes,
260 personnes sourdes bénéficient de services dans le domaine social,
200
stagiaires entendants peuvent se former à la langue des signes.
Depuis 20 ans, IRIS a établi différents partenariats associant :
- des entreprises et des services : Airbus, WebSourd, Interpretis, le milieu hospitalier
- des partenaires institutionnels : rectorat, l’inspection académique et plusieurs établissements scolaires, la DDASS, le ministère de l’Education nationale
- les collectivités locales : le Conseil Général, les mairies de Ramonville et de Toulouse
- des associations de parents et de sourds.
Il ne s’agit pas de simples relations, mais d’accords conventionnés, générant des réalisations concrètes et originales. IRIS est au cœur de ce partenariat qui fait de l’agglomération toulousaine un cadre de vie unique en France pour les sourds.
IRIS, c’est 20 ans d’expérimentation ; c’est la mise en forme d’un modèle d’éducation et de scolarisation des jeunes sourds, qui suscite l’intérêt des familles et d’établissement de la France entière.
Que se passera-t-il si lundi, le président du tribunal décide la liquidation judiciaire d’IRIS parce que les pouvoirs publics et les collectivités tardent à confirmer leurs engagements ?
Il n’y aurait plus aucun
service d’éducation, de formation à la LSF, d’accompagnement social
en LSF à Toulouse. Un énorme gâchis insupportable.
Mais il restera toujours des familles qui ont droit à une scolarité en langue des signes, des sourds qui ont droit à l’accès à l’information, à la culture, à des services en langue des signes.
Depuis février 2005, la langue des signes est reconnue officiellement comme langue de France.
Il n’y aura donc plus d’autre
alternative que d’exiger, par des actions en justice, l’application
de la loi.
La décision du tribunal sera connue
dans une quinzaine de jours. Je vous demande de rester vigilants, attentifs
et prêts à une éventuelle suite.